[Culture] Les nombres chez les Lubas

Les Lubas ont une vision du monde bien à eux. Tout d’abord, les Lubas, bien avant l’arrivée des colons, ont toujours été monothéïstes, croyant en un Dieu unique Créateur du ciel, de la terre et toute être et plante que nous trouvons ici-bas. Ce Dieu a également sacrifié son premier né pour laver nos péchés. Je vous ai conconcté une petite vidéo qui vous permettra de mieux comprendre la complexité des croyances du peuple Lubas. Cette vidéo se focalise sur les nombres et leurs significations. n’hésitez pas à laisser vos commentaires!

Note 2 mistakes in the video: Please read 9 = Citemba and 10 = Dikumi

Luba people have their own vision of the world. As a starter, contrarily to many ethnic groups in Africa that are polytheists, and well before colonization took place, the Luba people have always believe in one God, creator of the sky, the earth and every living creature, who sacrificed His first born to wash our sins. I created this short video to help you understand the complexity of Luba people’s beliefs. This video will focus on numbers and their meaning. Leave your comments below!

Pour aller plus loin: Une Bible Noire – Cosmogonie bantu par Tiarko Fourche

[Nsùmwìnù] Ngoyi wa Lubingabinga

Introduction

Récit symbolique dans lequel Dieu apprend aux hommes la sagesse de vie.

Ngoyi wa Lubingabinga.

Note : Lubingabinga signifie étymologiquement celui qui a toujours raison ; le mot provient du verbe Kubinga (mu tshilumbu) = gagner le procès. C’est le nom d’un personnage légendaire, connu non seulement chez les Baluba mais chez beaucoup d’autres peuples. Autour de ce nom se forma tout un cycle de contes, anciens et nouveaux, qui dépeignent le personnage comme un maladroit irréfléchi, qui par ses bévues et son manque d’intelligence se met dans des situations compliquées, mais qui, par l’intermédiaire d’un tiers, finit toujours par s’en tirer. Dans cette fable spirituelle l’accent est mis sur l’impertinence du chien coupable. On remarquera aussi la politesse de Dieu et sa bienveillance paternelle, Il ne se fâche pas mais donne des explications au sujet de la raison de ses actions. Le chien remplit ici le rôle de l’homme. leur sympathie. Pourquoi ? Non pas à cause de son astuce, comme dans les fables de Kabundi, non plus à cause d’une vertu qu’ils admirent en lui ou d’un vice qu’ils lui reprochent, comme c’est le cas dans les fables d’animaux ; Lubingabinga a le coeur droit et dans sa maladresse, il est plein de bonne volonté. Mais les Noirs trouvent quelque chose de spirituel, au niveau de leur intelligence, dans les bouffonneries qui ont leur origine dans des quiproquos ou de simples malentendus basés sur des jeux de mots ou des calembours. Ngoyi n’est pas un mortel ordinaire. Quoi qu’il fasse, il ne lui arrive jamais de mal ; il n’est jamais puni par les hommes, on lui donne toujours raison, sans qu’il doive même plaider sa cause. On le place dans une situation spéciale vis-à-vis de Dieu, qui presque toujours intervient dans ces fables. Lubingabinga est choisi par Dieu pour servir de guide et de protecteur aux miséreux qui veulent aller vers Dieu ; sa tâche finie, il ne retourne pas sur terre avec les hommes, mais reste auprès de Dieu. On voit mal de quel personnage Ngoyi wa Lubingabinga est le symbole dans la mythologie nègre.

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Quelqu’un avait une femme qui était enceinte ; chaque fois que cette femme mangeait, elle devait vomir. Un beau jour, il se leva et dit : «Je vais chez Dieu pour qu’il me fasse connaître la cause qui fait vomir ma femme et  me donne un médicament pour lui faire guérir l’intérieur.»

Il se mit en route, arriva chez Dieu, Lui raconta le cas et se tut.

Dieu de dire : «Retourne chez toi et amène moi l’homme qui s’appelle Ngoyi wa Lubingabinga, reviens ici avec lui immédiatement.»

Notre homme se mit en route, interrogeant ici, interrogeant là, interrogeant tout le monde. Il arriva chez Ngoyi de Lubingabinga. Il lui fit connaître le message de Dieu.

Ngoyi répondit : «Si Dieu m’appelle, est-ce à moi de refuser ? Partons.»

Ils se mirent en route. Arrivés au milieu d’une plaine — d’où ils venaient c’était loin, où ils allaient c’était loin — ils voyaient une chose longue qui leur barrait la route ; c’était fort long.

Cette chose dit : «Si vous passez du coté de ma tête, je vous avalerai ; si vous allez du coté de mes pattes, j’appellerai un grand nombre d’hommes pour venir vous égorger ».

Nos hommes de s’écrier : « Ciel ! Qu’est-ce donc pour un revenant de malheur ? Comment passer ici aujourd’hui ? »

Ils sautaient vite dans la brousse, du coté des pattes de l’ogre mais, comme je vous le dis, l’ogre criait : « Eh là ! Ici, les hommes ! »

Bon sang, lorsque Ngoyi et son compagnon regardèrent derrière eux, ils virent une centaine d’hommes, tous armés de couteaux et vêtus de feuilles sèches de bananier qui les suivaient. Ngoyi se plaça devant son ami, il voulait le sauver ; s’il ne le faisait pas, on le tuerait en route.

Les hommes que l’ogre avait appelés pour tuer Ngoyi et son compagnon, s’appelaient les Bata Nsanza (1).

Ngoyi et l’ami qui était venu le chercher arrivaient chez un chef de viilage en poussant des cris. Les Bata Nsanza les suivaient en criant : « Ceux-là, où que ce soit, aujourd’hui nous les assommons ».

Ngoyi et son ami coururent vers le chef et le supplièrent : « Sauvez-nous ».

Le chef dit: «Asseyez-vous ici».

Ils s’asseyèrent. Peu après aussi les Bata Nsanza arrivèrent là ; ils avaient retroussé leurs vêtements et avaient l’air sauvage.

Arrivés auprès du chef, celui-ci leur demanda : « Quelle affaire avez-vous avec ces hommes ?»

Ils répondaient : « Notre maître leur avait défendu de passer, mais ils ont passé de force».

Le chef dit : « Ngoyi, veuille raconter toi aussi ce qui en est ». —

Il dit : « Cher chef, nous étions en route ; nous voyions quelque chose de très grand qui barrait la route. Quand cela nous vit, cela cria : « Eh là ! Ne passez pas du coté de ma tête ! » Nous sommes passés alors du coté de ses pattes ; mais ces gens, pourquoi ils nous suivent de si près, nous l’ignorons ; vous voudriez bien le leur demander ». (2)

Le chef décida : « Vous Bata Nsanza, vous avez tort ; retournez chez vous ; Ngoyi wa Lubingabinga tu as raison ».

Ngoyi et son compagnon restèrent auprès du chef de village, en disant : « Nous restons à votre service ».

Un beau jour, le chef convoqua ses gens pour venir travailler ses champs. De bon matin, alors qu’il était encore à songer : « aujourd’hui ils viennent travailler », il vit déjà — c’était encore à la pointe du jour — Ngoyi, qui lui demanda une houe pour aller travailler avant les autres. Le chef prit une houe et la lui remit.

Ngoyi, arrivé au champ, dit à son compagnon : « Aujourd’hui nous quittons le chef, nous continuons notre voyage. Je vais lui chercher d’abord querelle » (3).

Quand le chef arriva sur place avec quelques-uns de ses hommes, Ngoyi se glissa tout près du chef et le frappa vivement avec sa houe sur la jambe, en plein ! Le chef tomba et cria : «Empoignez-les ! »

Lorsque les gens, qui étaient en train de travailler, arrivèrent en vitesse, le couple s’était déjà enfui dans les hautes herbes. Les gens du chef se mirent à les poursuivre longtemps, jusqu’aux cases d’un certain petit village. Il y avait là une femme veuve, qui les arrêta pour les interroger sur l’affaire. Ceux aussi qui étaient poursuivis arrivèrent là.

La femme dit : « Pourquoi courez-vous si obstinément après ces hommes ? »

Ils répondirent : « Ils ont frappé notre chef ». —

La femme répliqua : « Et vous, qu’avez-vous à dire ?»

Ngoyi dit : « Chère mère, ce chef venait de me donner une houe, en disant : allons travailler. Mais quand je la tenais bien en main, le fer s’en échappa, il frappa à l’improviste la jambe du chef (4) ; de là tout ce branle-bas ».

La femme décida : « Vous autres, retournez. Ngoyi, tu as gagné la cause».

Ngoyi et son compagnon restèrent au service de cette femme.

Environ sept jours se passèrent. La femme un jour alla au champ. En partant elle leur dit: « J’ai ici beaucoup de farine de manioc ; pour qu’elle ne moisisse pas, je l’ai mise à sécher au soleil ; restez ici pour la tenir à l’oeil : et la pluie et la farine ; nous sommes en effet en pleine saison des pluies. »

Nos hommes restaient là en regardant le ciel ; ils tenaient l’oeil sur la pluie et sur la farine. Tout à coup, un orage survint, sans éclairs ni tonnerre ; il pleuvait à creuser des fosses, toutes les rivières débordaient. Nos hommes en voyant cela coururent vite chercher deux nattes et s’accroupirent chacun sur sa natte et continuèrent à regarder la pluie et la farine. Vous savez comment la farine dans la pluie se met tout de suite à coaguler ; la masse d’eau entraîna toute la farine. Mais eux, ils restèrent là, assis.

La femme revint. Elle vit toute la farine emportée par l’eau et Ngoyi avec son compagnon accroupis.

Elle se mit à crier : « Les hommes, par ici ! »

Les membres de sa famille accoururent ; chacun avec un couteau. Nos amis prirent la fuite en vitesse, tout droit vers un autre petit village. Là habitait une femme avec un enfant d’environ trois ans. Celle-ci les arrêta. Elle demanda à ceux qui les poursuivaient : « Que se passe-t-il ?»

Ils répondirent : « Ils ont gâté la farine de manioc de notre grand-mère ! »

La femme dit : « Toi, Ngoyi, qu’as-tu à dire ? »

Ngoyi de répliquer : « Chère mère, la femme nous avait laissé sa farine pour la tenir à l’oeil ; il commençait à pleuvoir et un peu de pluie tomba dessus. Lorsqu’elle revint du champ, elle cria : assommez-les ! » (5)

La femme jugea : « Ngoyi tu as raison ; vous autres retournez vers votre village ».

Ngoyi et son ami restèrent au service de cette femme. Un jour elle leur donna son enfant en disant : « De ce pas, je vais au marché ; vous autres restez ici, il y a de la farine de manioc au grenier dans une bouteille ; préparez-en une bouillie de manioc pour manger ensemble avec l’enfant ».

Nos amis, restés seuls, prenaient l’enfant, le tuaient et le découpaient pour le manger avec le manioc. Lorsque la mère de l’enfant revint, elle trouva l’enfant tué.

Elle se mit à crier : « obobo bo bobo ! ekelekele ! N’y a-t-il pas d’hommes par ici ? On est en train de me tuer ! »

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Lorsque Ngoyi vit cela, il disparut de suite dans les hautes herbes ; il s’y cacha avec son compagnon, sauvés. Tout auditeur trouve sa défense pertinente et spirituelle. Les villageois accoururent, ils suivirent les traces dans la brousse et arrivèrent chez un certain chef de village. Là, ils trouvèrent Ngoyi et son ami, déjà assis devant le chef. Lorsqu’ils étaient là avec leurs engins de mort, le chef les interrogea : « Pourquoi êtes-vous en guerre avec ces hommes ?»

Ils répondirent : « Ils ont tué l’enfant de notre tante !»

Le chef interrogea alors Ngoyi et son compagnon: « Vous autres, qu’avez-vous à dire ?»

Ils répondirent : « Chef, cette femme nous avait donné l’ordre : Préparez de la bouillie de manioc et mangez-la avec l’enfant ».

Le chef décida : « Vous tous, retournez à la maison, vous avez tort, Ngoyi tu as raison ».

Ngoyi restait là avec son ami, peu de jours, environ une semaine. Ce chef avait un très bon chien, tout blanc, très beau, une bête excellente ; il l’aimait comme un homme. On avait préparé pour ce chef de la bouillie de manioc et une poule, bien cuite et tendre par l’huile de palme. On lui présenta ces aliments, il en prit un morceau, le trempa dans la sauce, le jeta dans sa bouche, le mastiqua et l’avala. Quand il voulut prendre un autre morceau, il vit la viande (la poule) déjà dans la gueule du chien.

Il cria vers Ngoyi :« Attrape le chien et arrache-lui la viande ! »

Ngoyi prend sa lance et poursuit le chien. Ils courent autour de la case ; arrivés près d’une autre case, la lance frappe le corps du chien. Le chef le vit et devint furieux ; menaçant il cria : « Apportez ici la tête de ces hommes ! »

De suite on poursuivit Ngoyi et son compagnon. Ils arrivèrent à l’endroit où habitait un Blanc. Le Blanc les arrêta et interrogea les hommes du chef. Ils lui racontaient comment le chien du chef fut tué.

Ensuite le Blanc interrogea Ngoyi : « Tout cela est-il vrai? »

Ngoyi répondit : « Monsieur, le chef m’avait envoyé pour tuer ce chien parce qu’il avait avalé une poule ».

Le Blanc décida : « Vous tous retournez ; Ngoyi a raison ».

Ngoyi et son ami restèrent une semaine chez ce Blanc. Un jour, le Blanc avait donné ses vêtements au boy pour les laver. Il dit: « Portez ces vêtements chez Ngoyi pour les repasser, avec le fer à repasser ».

Ngoyi reçut les habits, alluma un feu, prit tous les vêtements du Blanc et les y jeta. Quand celui-ci arriva, il trouva tous ses habits brûlés ; il était stupéfait et appela vite ses soldats. Ils accoururent, empoignèrent Ngoyi et l’amenèrent chez le Blanc.

Celui-ci l’interrogea : « La raison pour laquelle tu as brûlé mes vêtements, quelle est-elle
» ?

Ngoyi répondit : « Votre boy me les a donnés en disant : brûle-les (repasse-les), le Blanc l’a commandé ainsi. Moi donc, quand j’ai entendu cet ordre, je les ai brûlés ».

Le Blanc était furieux et s’écria : « Je vais te faire tuer immédiatement ».

Ngoyi joua des jambes et déguerpit en double vitesse. Le Blanc appela ses soldats; ceux-ci poursuivaient les deux hommes, longtemps, jusqu’à une rivière. Ngoyi de suite mit les pieds dans l’eau; l’eau était noire. Il n’y avait pas de bâton d’appui pour la passer, elle était large et profonde aussi. Ngoyi et son ami couraient sur l’eau et l’eau ne céda pas sous leurs pieds. Mais tous ceux qui les poursuivaient, chaque fois que l’un d’eux se jeta à l’eau, de suite un crocodile le happa et l’avala ; ainsi tous, du premier jusqu’au dernier.
Lorsque les deux compagnons avaient atteint l’autre rive, puis traversé les hautes herbes, ils se trouvèrent tout à coup devant Dieu. Dieu jeta les yeux sur Ngoyi wa Lubingabinga et son homme.

Il dit à ce dernier : «Retourne à la maison, la maladie de ta femme est finie. Si tu n’étais pas resté fidèle à ce Ngoyi, tu serais mort en cours de route et ta femme donc aussi aurait succombé à sa maladie ».

Lorsque Dieu eut fini de parler. Il disparut avec son Ngoyi wa Lubingabinga.

L’homme se dit : « Je vais retourner ».

Il regarde derrière lui et voit qu’il est déjà à sa maison, il voit sa femme qui revient d’aller chercher du bois de chauffage.

Il lui demanda : « Dois-tu encore vomir ? »

Elle répondit : « Pas du tout ; dans mon intérieur, je ne sens plus rien de faible ».

Telle est l’histoire de Ngoyi Lubingabinga.

Conté par Biaye Omer et Bakwa Odile, Bakwa Kalonji ka Mutombo Kaci.

Source: La notion de Dieu chez les Baluba du Kasayi
(1) Bata Nsanza: de kutwa nsanza = être nombreux. Bata Nsanza: les nombreux.
(2) Ngoyi expose l’affaire en sa faveur, en omettant la défense de passer 
du coté des pattes. Il présente le fait de passer du coté des pattes comme 
conséquence naturelle de la première défense. L'affaire, ainsi proposée, 
lui devient favorable, les gens qui le poursuivent sont mis en mauvaise 
posture. C’est cette astuce qui plaît aux auditeurs.
(3) La ruse de Ngoyi consistant à chercher d’abord noise au chef, le rend 
sympathique aux auditeurs.
(4) Le mensonge de Ngoyi pour donner à sa mauvaise action un aspect bénin,
est fort goûté des auditeurs.
(5) Même ruse, Lubingabinga minimise l’incident pour rendre la colère de 
la femme ridicule. 

 

[Nsùmwìnù] Le Renard, l’Antilope et le Léopard

Le Léopard était connu dans toute la région pour la préparation des haricots. Lorsqu’il les préparait, l’arôme des épices, dont il gardait jalousement le secret, se répandait dans tous les villages avoisinants et tout le monde se léchait la bouche en faisant palpiter les narines. Le Renard et l’Antilope qui ne pouvaient pas se retenir venaient roder autour de la maison du Léopard, attirés par les bonnes odeurs que dégageait la cuisine de ce dernier.

brerfoxUn jour, le Léopard termina la cuisson des haricots. Il sortit pour aller chercher une bonne viande avec laquelle il allait agrémenter son repas. Aussitôt qu’il était parti, les deux compères qui n’étaient pas loin, le voyant s’éloigner, s’introduisirent furtivement dans la cuisine du Léopard. Ils mangèrent les haricots et léchèrent toute la marmite. En rentrant à la maison, le Léopard trouva la marmite vide et propre. Grande fut sa colère. « Celui qui a fait ca, me le paiera un jour », se dit-il. La même situation se répéta plusieurs jours. Le Léopard était incapable d’attraper le voleur qui volait ses haricots.

Comme d’habitude, le Léopard prépara encore ses haricots un jour. Les odeurs qui sortaient de sa cuisine se répandirent dans les airs. Comme d’habitude, le Léopard sortit à la recherche d’une bonne viande avec laquelle il allait savourer ses haricots. Cette fois-là, il prit soin de bien fermer la porte à clé. Comme d’habitude, le Renard et l’Antilope qui se cachaient derrière la maison du Léopard se présentèrent devant la porte pour manger ses haricots. Mais voilà, ils trouvèrent la porte de la maison fermée à clé. Voulant à tout prix manger les haricots du Léopard, ils creusèrent donc un petit trou dans la terre qui débouchait dans la cuisine du Léopard, puis réussirent, par le trou, à s’y introduire. Et comme d’habitude, les deux commencèrent à manger les haricots. Il y en avait beaucoup et ils étaient délicieux. La marmite en était pleine. Alors, le Renard, par mesure de prudence, dit à l’Antilope :

– Manseba wamanya ! (Fais attention !) Il faut toujours t’essayer par rapport au trou. Si non, tu risques de ne pas sortir d’ici.

Ainsi, chaque fois que le Renard mangeait, il allait passer par le trou, puis revenait manger les haricots. Mais l’Antilope trouvait que c’était une perte de temps d’aller contrôler sa taille par rapport au trou.

– Manseba, nous réussirons toujours à sortir d’ici, répondait-elle chaque fois au Renard.

Ce jour-là, le Léopard avait fait une mauvaise chasse. Pas d’animaux, pas d’oiseaux. Donc pas de viande à consommer avec ses haricots. Il rentrait à la maison, épuisé et triste en même temps, se disant dans son for intérieur qu’il allait se contenter de haricots seuls. Mais une heureuse surprise l’attendait.

Lorsque les deux amis qui étaient dans la cuisine entendirent les pas du Léopard, ils se ruèrent vers le trou. Le Renard, très rapide, n’eut pas de peine à y passer et s’enfuir. Mais l’Antilope n’eut pas la même chance. Elle fit passer ta tête à travers le trou, mais fut retenue par le ventre rempli de haricots. Elle essaya de forcer le passage. Peine perdue. Prise de peur, elle se mit à pleurer.

– Au secours, au secours, je ne sais pas sortir !

Le Léopard, alerté par les pleurs de l’Antilope, fit rapidement les derniers pas qui le séparaient de la porte et l’ouvrit. A son grand étonnement, il vit l’Antilope au beau milieu de la cuisine avec un très gros ventre.

– Ah manseba Ngulungu, c’est donc toi qui manges toujours mes haricots ! Je m’en vais aussi te manger aujourd’hui.

leopard-1L’Antilope fondit en excuses et voulut expliquer au Léopard qu’elle n’était pas la seule à voler ses haricots, mais le Léopard ne voulut pas l’écouter. Il tua l’Antilope et la mangea avec le peu de haricots restés dans la marmite.

C’était le conte tel qu’il m’a été raconté par Nico Muambi du Canada.

Comme me l’a dit Nico, plusieurs leçons de morale peuvent être tirées de ce conte. Pour ma part, j’en ai trouvé trois :

1. « Wateya wadya, wateya wadya ; kadi bya kukuma kaba ku dyulu, ne ulue kwamba ne bena cyoto !
2. « Budimu mbutambe bwanga bupaka»
3. « Katuvumvwa wakumvwa dyakamuya ntande mu dyulu »

A vous de trouver les autres leçons.

Source: Lumbamba Kanyiki – Grand Kasaï

[Nsùmwìnù] Les deux chasseurs

Dans un village, il y avait deux chasseurs qui avaient l’habitude de chasser ensemble. L’un était natif du pays et l’autre venait de l’étranger. Le chasseur étranger était de loin meilleur que l’autochtone. Mais à chaque fois qu’il tirait sur une bête, l’autochtone revendiquait le gibier : « C’est à moi !» et le chasseur étranger ne pouvait rien dire. La même situation se produisait tous les jours qu’ils allaient à la chasse.

N’en pouvant plus, le chasseur étranger porta l’affaire devant les habitants du village. Ceux-ci ne savaient comment trancher contre leur frère. Ils le conseillèrent d’aller se plaindre chez le chef du village. Ce dernier ne sut comment rendre le jugement dans un litige qui opposait son sujet à un Etranger. Ce dernier, triste et déçu, rentra chez lui. Les jours s’écoulèrent ainsi. Comme d’habitude, les deux allaient à la chasse ; comme d’habitude, ils trouvaient les bêtes et tiraient et comme d’habitude, « C’est à moi! », criait le natif et s’en emparait.

Arc et flèches lubas
Arc et flèches lubas

Mais un jour vint qui ne ressemblait pas aux autres jours. Les deux compères se rendirent de bon matin à la chasse. Après quelques heures d’une chasse infructueuse, ils remarquèrent derrière un buisson une forme sombre qui passait. Ils se dirent que c’était un phacochère et se mirent à l’affût. L’étranger, dégaina son arme, ajusta et tira. Aussitôt l’autochtone cria : « C’est à moi !». Il se précipita pour ramasser l’animal, mais fut surpris de trouver une femme gisant dans son sang sur le sol, atteinte par les balles. Les débris de sa cruche cassée s’étaient répandus près d’elle. Elle allait à la rivière puiser de l’eau pour le ménage.

Les villageois qui étaient dans le parage ayant entendu le coup de fusil et le « C’est à moi !» du chasseur natif du pays, accoururent pour voir la bête qu’il avait tuée. Ils furent surpris de découvrir le cadavre de la pauvre femme qui baignait dans son sang. « Tu as tué la femme d’autrui ! », l’accusèrent-ils. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre dans tout le village. Les policiers alertés vinrent arrêter le chasseur natif du pays. Il fut condamné plus tard à la peine capitale pour meurtre.

Moralité : Est pris qui croyait prendre

C’était le conte de maman Adolphine Mushiya.

Source: Lumbamba Kanyiki- Grand Kasaï

[Nsùmwìnù] La cultivatrice et le corbeau

L’histoire se passe quelque part, dans la brousse, au Congo vers la fin de la saison sèche. En prévision des premières pluies qui n’allaient pas tarder à tomber, tous les cultivateurs se rendaient aux champs pour les travaux de défrichage. Plus une famille était nombreuse, plus grand était le champ à cultiver. C’est la raison pour laquelle même les enfants participaient aux travaux de champs. Tous les villageois y allaient tôt le matin et en revenaient tard le soir. Parmi eux, il y avait une jeune cultivatrice, mère d’un bébé de quelques mois, mais elle n’avait personne qui pouvait s’occuper de son bébé.

Lorsque la cultivatrice arrivait au champ, elle donnait d’abord du sein à l’enfant. Elle aménageait ensuite un bon endroit à l’ombre d’un grand arbre et le couchait lorsqu’il dormait. Enfin, elle prenait sa houe et se mettait au travail. Le problème de la jeune cultivatrice était que le bébé se réveillait après quelques minutes de sommeil et commençait à pleurer, obligeant la mère à interrompre son travail pour s’occuper de lui.

«Tu t’es déjà réveillé ? Mais qui s’occupera de toi pendant que je travaille?», se plaignait la cultivatrice. « A ce rythme, je ne pourrai pas terminer mon champ. De quoi allons-nous vivre?». La cultivatrice travaillait alors des heures durant avec le bébé sur son dos, ce qui n’était pas facile. La situation de la cultivatrice avec son bébé qui pleurait tout le temps était connue de tous les villageois, mais personne ne venait l’aider.

Un jour, comme à l’accoutumée, elle vint très tôt matin avec son bébé, l’allaita, le berça du mieux qu’elle pouvait avec sa voix douce et le coucha en-dessous de l’arbre. Mais le bébé se réveilla en pleurs après seulement quelques minutes de sommeil. Grande fut la tristesse de la jeune femme qui se mit à pleurer à chaudes larmes : « Seigneur, qui pourra s’occuper de mon bébé ? Je n’ai personne ! »

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Sur le grand arbre, un vieux corbeau venait régulièrement se reposer. Il écoutait chaque fois les plaintes de la cultivatrice en-dessous de l’arbre. Ce matin-là, pris de pitié, il descendit et se posa en face de la femme dans un frou-frou des ailes qui effraya cette dernière. «Jeune femme, du haut de cet arbre, j’entends toujours tes pleurs et tes lamentations.» lui dit-il. «Si tu veux, je m’occuperai de ton bébé afin que tu finisses vite ton champ comme les autres. Mais tu ne diras à personne que c’est moi qui garde ton bébé» lui proposa-t-il.

La cultivatrice accepta la proposition du corbeau et l’accord fut conclu entre les deux. Le corbeau prit le bébé et s’envola avec lui, laissant la mère travailler dans son champ. A partir de ce jour-là, le corbeau venait chaque matin prendre le bébé et l’emmener avec lui, laissant la mère défricher son champ qui s’agrandissait de jour en jour. Il le lui ramenait le soir avant son retour à la maison.

Les autres cultivateurs ne tardèrent pas à remarquer le silence dans le champ de la cultivatrice, eux qui étaient déjà habitués à entendre les pleurs lointains du bébé. Une villageoise voulut en savoir plus et vint demander à la cultivatrice : « Qu’est-ce que tu fais pour calmer ton bébé ? En effet, nous avons constaté qu’il ne pleure plus comme avant ? » La jeune cultivatrice oublia le deal qu’il avait conclu avec le vieux corbeau et eut le malheur de révéler la vérité à la villageoise.

Le matin suivant, la femme allaita son bébé comme elle en avait l’habitude et le confia au corbeau. Ce dernier le prit et s’envola avec, mais lorsqu’il ramena l’enfant le soir au moment où la mère l’attendait pour rentrer à la maison, eh voilà, le bébé était mort !

Moralité : Bimpe kulama ludimi !

C’est le conte tel qu’il nous a été envoyé par mamu Adolphine Mushiya.

Source: Lumbamba Kanyiki – Grand Kasaï (très bon blog!)

[Remarkable] Tatouages

Je suis tombée sur ces photos en explorant Tumblr. Étonnant, non? Dimona dya dikema!

Qu’en pensez-vous?

Ilunga2

Ilunga a été choisi par un collège de linguistes comme étant le mot le plus difficile à traduire dans le monde car n’ayant aucun équivalent. Ilunga est un nom luba qui signifie ‘personne qui pardonne la première offense, tolère la seconde mais jamais la troisième.’ C’est un bon exemple de ce qu’apporte la sagesse luba.

Ilunga1

Pour découvrir la signification d’autres noms luba, cliquez ici.

[Nsùmwìnù] Kadima Lutùùlù nè Kadima Lùbilu

Kadima Lutùùlù nè Kadima Lùbilu kupungabo madimbà, kusàka, kwakaja kumana. Kadima Lutùùlù wèndè musambo ùvwa nè :
« Kadima Lutùùlù ùyaya panyì ?
Ne nye katembèlà mwà Mulopò.
Lutùùlù, Lutùùlù ne uye penyì e” ?
Ne nye katembèlà mwà Mulopò e nya! »

Musambo wà Kadima Lùbilu ùvwa nè :
« Lùbilu, Lùbilu, uyaya panyì ?
Ne nye kutembèlà kwà Mulopò.
Lùbilu, Lùbilu wa mwà Mulopò è’,
Ne nye katembèlà mwà Mulopò’ è’ nya! »

Kadima Lutùùlù kujukayè: bènda bàmwimba, ànu mwèndè mùmwèmùmwe àmu too nè kwà Mulopò. Ufikà kwasayè:
« Kadima Lutùùlù mwana Mulopò.
Ndi muyè kutèmbela mwà Mulopò,
Lutùùlù, Lutùùlù wa mwà Mulopò è’,
Ndi muyè kutèmbela mwà Mulopò è’ nya’ ! »

Kwimbayè dîba, Maweeja nè :
« Anji lààla, mwanànyi; wêwe muyè kungimba même Taatù èèbè, udi mwisuku anyì? Anji sòmba. »

Difùku dinaayi edi, Lutùùlù wimba, dijalama, Mulopò kumubikila, kumwambila nè : wamanyi kwimba, imànà nkulayè. Mulopò ùbwela mu nzùbu; tubùlu twà buloba tùbidi kumupà. Kumwambila nè :
« Pa wàfikà, ùbikilè beena kwènù bônso, pashishe wêwe ùtutè tubùlu twà buloba etu panshì ne ùmònè bidimu. »

Lutùùlù kuya wènda ùtèmbela banga bamfùmù to nè mwàbô. Ùfika, kujùkulayè madimbà, wimba to. Bantu kukùka nè bà ku màlàlà.

Lutùùlù kubàlôndela biônso bivwà Mulopò mumwenzele kumana. Kupàtula tubùlu twà buloba atô tubidi. Utàpa kà kumpàla panshi. Ngômbe kupàtuka, bisàku, bisàku; nzòòlo, mbùji, mìkooko nè bifùkà Mvìdye byônso. Utàpa kibidi panshì: bakàjì kupàtuka milongo nè milongo, bâna, banungu bisàku nè bisàku. Kutùlangana panshì bisàku nè bisàku.

Mwabilayi kwabanyina bantu bintu’ abiô, kupunga kumana. Kubwela mwèndè kulààla.

Kadima Lùbilu yêye nè: Mulopò ne ampè même bipite byà Kadima Lutùùlù. Kuponayè ne’endè madimbà mu njila, bènda bakàsà anu nè:
« Lùbilu, Lùbilu, uyàya panyì è?
Nyaya katèmba kwà Mulopò è.
Kàlàdi mu njila uyaya panyì è?
Nyaya katembèlà mwà Mulopò è, nya”! »

Bàvwà bàmba nè: imbà, tùmônèku maja. Lùbilu kànangi; byèndè anu lùkàsà.

Lùbilu pwà nè mwà Mulopò. Ufika kwasaye’anu musambo wènde’au. Utùla kuambila Mulopò nè :
« Même diànyi didi ànu dimwè, ntshîna ndàla àbidi. »

Bucììyà Lùbilu kwimba, ùtùla nè: Mukalenge fidayanyi, fiyé kwànyi.

Mulopò kimmubènga. Ubwela, tûngùlùbè, twènde atô tùbidi, kùpà Kadima.

Kadima ufika, wimba, bantu bipwilà. Bànzànkùdi tungùlùbè twènde atô, pwà. Utàpa kàmbedi panshì ; mbùlùbùlù, njiji, nnyòka, mangùlùngé, tumanda makônyi. Bukwà bîshi bônsô pàtu.

Utàpa kibidi; ntambwe, nkàshàmà, ngandù, nzevu, bukwà nnyama yônso. Ntambwe nè biônso abio nè: Bantu bàyaya bàtùshiya !

Ntambwe wènda ùshibaya, bìshi kusùma bantu kuzengeja. Bapandi kùdi nyama kuya bènda bàdilanganà anu miadi.

Lùbilu kushipesha bantu kipàyi bwalu.
Lutùùlù ndupite lùbilu.
Lutùùlù ùyîle kafika,
Lùkàsà ùyîle kacibuka mukòlò mu lwondo.

Kidimba à 9 touches
Kidimba à 9 touches

Kadima le Calme et Kadima l’Agité arrangeaient leurs xylophones et les accordaient convenablement.

La chanson de Kadima le Calme faisait comme ceci:
« Kadima le Calme, où vas-tu ?
Je vais jouer (sur mon xylophone) chez Dieu.
Doucement, doucement, où vas-tu ?
Je vais jouer chez Dieu, c’est ainsi ! »

La chanson de Kadima l’Agité faisait comme celà:
« Vite, Vite où vas-tu ?
Je cours chez Dieu pour le chanter.
Vite, vite au village de Dieu,
Je vais chanter chez Dieu, c’est ainsi ! »

Kadima le Calme partit ; en cours de route, il chantait 1 Dieu, toujours et toujours à sa propre manière (lente), jusqu’à ce qu’il arriva chez Lui. Lorsqu’il était là, il chantait:
« Kadima le calme est enfant de Dieu.
Je suis venu jouer en l’honneur de Dieu,
Doucement, doucement dans le village de Dieu,
Je suis venu jouer en l’honneur de Dieu, c’est ainsi ! »
Il jouait toute une journée. Dieu lui dit :
« Reste ici pendant quelques jours, mon enfant. Tu es venu chanter pour moi, pour moi ton Père, es-tu en brousse ici 2? Prends tes aises ».

Le quatrième jour, pendant que Lutulu était en train de chanter, vers midi, Dieu l ’appela et lui dit:
« Tu as bien chanté ; attends : je vais te donner un cadeau ».

Dieu entra dans sa maison ; Il lui donna deux mottes de terre. Il dit :
« Lorsque tu arrives dans ton village, appelle tous les gens de chez toi, jette chacune de ces mottes par terre et tu verras ce qu’elles contiennent ».

Lutulu partit et chanta les chefs en cours de route, jusqu’à ce qu’il rentra chez lui. Arrivé là, il commença à jouer du xylophone et à chanter, longtemps. Les hommes arrivaient de toutes parts, même des coins les plus éloignés. Lutulu leur raconta en détail tout ce que Dieu lui avait fait. Il montra ses deux mottes de terre.

Il jeta la première par terre. Des vaches en sortaient par troupeaux entiers, puis des poules, des chèvres, des moutons et tout ce que Dieu a créé. Il jeta la seconde par terre : des femmes en sortaient par rangées entières et des enfants et des jeunes gens 3 en des groupes innombrables. Ils se trouvaient là en longues rangées. Notre homme illustre distribua aux gens du village tous ces biens, tout ce qu’il y avait et en bon ordre. Puis il entra dans sa maison et se reposa en paix.
Kadima l’Agité se dit en lui-même : « Dieu me donnera encore plus qu’à Kadima le Calme ». Il se mit en route avec son xylophone en chantant :
« Lubilu, Lubilu, où vas-tu ?
Je vais chanter en l ’honneur de Dieu.
Toi qui ne passes pas la nuit en cours de route 4 où vas-tu ?
Je vais chanter chez Dieu en son honneur, c’est ainsi ! »

En chemin on lui demanda :
« Chante, que nous voyions comment tu danses ».

Mais Lubilu ne voulait pas (s’attarder). Tout devait aller vite.

Lubilu arriva chez Dieu. De suite, il commença sa chanson. La chanson finie, il dit à Dieu:
« Je n’ai qu’une journée à perdre. Je n’ai pas le temps de rester ici deux jours ».

Le lendemain matin, Lubilu se mit à chanter. Lorsqu’il eut fini, il dit :
« Seigneur, donnez-moi mon cadeau que je puisse retourner chez moi».

Dieu ne refusa point. Il entra dans sa maison, sortit avec deux mottes de terre et les remit à Kadima.

Kadima revint et se mit à jouer. Les hommes s’assemblèrent. Notre téméraire 5 montra ses deux mottes de terre.
Il jeta la première par terre: (il en sortit) des abeilles, des mouches, des serpents, des guêpes, grandes et petites. Toutes sortes d’insectes en jaillirent. Il jeta la seconde par terre : des lions, des léopards, des crocodiles, des éléphants et toutes sortes d’animaux sauvages ! Les lions et toutes ces bêtes criaient :
« Les hommes ne peuvent pas nous échapper! »
Le lion courait en tuant, les insectes en piquant et en importunant les hommes. Ceux qui surent se sauver s’enfuirent en hurlant.
Lubilu (la Hâte) en était la cause que des gens furent tués sans leur faute. Lutùùlù (la Patience) vaut mieux que la Hâte: La Patience partit et arriva (saine et sauve); La Hâte partit et se cassa la jambe en route. (Patience est mère de Sûreté)

Conte  Bakwa Kalonji

Source: Notion de Dieu chez les Balubas du Kasaï

  1. Chanter signifie ici : entonner une chanson, jouer du xylophone et danser. 
  2. Tu ne seras pas abandonné sans soins ici = je te donnerai à manger abondamment. 
  3. Banungu: hommes cultivés qui peuvent accompagner le chef ou lui servir d’ordonnances. 
  4. Il est trop pressé pour rester passer la nuit. 
  5. Banza nkudi est le pendant de Muabilayi: Les deux mots sont des surnoms d’hommes intrépides illustres. Mais Muabilayi l’est dans le bon sens, le héros, le courageux ; Banza nkudi l’est dans le mauvais sens, le téméraire, l’entêté. Le mot provient de lubanza = cour, demeure, et de nkudi = nkuvu = tortue. Têtu comme la tortue sous sa carapace. 

[Luba Wisdom] Proverb/Dicton 4

Maybe you have heard this in some Ciluba songs. This is a famous proverb.

Luba traditional diviner (medicine men, witch doctors) dancing to the sound of slit drum, Kaluanzo, Katanga Province (1959)

Nnyòka wa bulandà, nnyòka wa bulelà. Kàsu kukusùma, kàsu kukudyà. Bubì nebùlwe àmu kuùdì.

Serpent d’amitié, serpent de parenté. Il ne cherche ni à te mordre ni à te manger. Le mal est en toi.

Friendly snake, related snake. It doesn’t want to bite you or eat you. Evil is inside you.