INDEPENDANCE OF THE CONGO, JUNE 30, 1960.

Thank you, Jacques!

Jacques Jangoux´s JungleView blog

Festivities for independence of ex-Belgian Congo, now Democratic Republic of the Congo, at Ikela (Equateur Province). The musicians are Mangbetu from Northeast Congo, the men with spears and plaited shields are local Kela of the Mongo liguistic group.

Festivities to celebrate the independence of the Congo, June 30, 1960 at Ikela in Central Congo. The Belgian Congo became the Republic of the Congo, later Zaire, and now Democratic Republic of the Congo. Festiivités pour célébrer l´indépendance du Congo le 30 juin 1960 à Ikela au Congo Central. Le Congo Belge devint la République du Congo, ensuite Zaire, et maintenant République Démocratique du Congo. Festivities to celebrate the independence of the Congo, June 30, 1960 at Ikela in Central Congo. The Belgian Congo became the Republic of the Congo, later Zaire, and now Democratic Republic of the Congo.
Festiivités pour célébrer l´indépendance du Congo le 30 juin 1960 à Ikela au Congo Central. Le Congo Belge devint la République du Congo, ensuite Zaire, et maintenant République Démocratique du Congo.

Festivities to celebrate the independence of the Congo, June 30, 1960 at Ikela in Central Congo. The Belgian Congo became the Republic of the Congo, later Zaire, and now Democratic Republic of the Congo. Men playing slit drum (idiophone drum). Festiivités pour célébrer l´indépendance du Congo le 30 juin 1960 à Ikela au Congo Central. Le Congo Belge devint la République du Congo, ensuite Zaire, et maintenant République Démocratique du Congo. Hommes jouant du tambour à fente (idiophone). Festivities to celebrate the independence of the Congo, June 30, 1960 at Ikela in Central Congo. The Belgian Congo became the Republic of the Congo, later Zaire, and now Democratic Republic of the Congo. Men playing slit drum (idiophone drum).
Festiivités pour célébrer l´indépendance du Congo le…

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Discours du 30 Juin 1960 de Patrice Lumumba

Congolais et Congolaises,

Combattants de l’Indépendance aujourd’hui victorieux,

Je vous salue au nom du gouvernement congolais.

À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos cotés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.
Car cette Indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.

Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions le chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.

Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un Noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls
Blancs ?
Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort.
Nous avons connu que la loi était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.

Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.

Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs ; qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du Blanc dans sa cabine de luxe.

Qui oubliera enfin les fusillades dont périrent tant de nos frères, les cachots dont furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation?

Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert.

Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini.
La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants.
Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur.

Patrice Lumumba
Patrice Lumumba

Nous allons établir ensemble la Justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail.

Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique tout entière.
Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.
Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens puissent jouir pleinement des libertés fondamentales prévues dans la déclaration des Droits de l’Homme.

Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudra sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays.

Nous allons faire régner, non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés.

Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter, non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque jour qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique, quelle qu’elle soit.

Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayé de s’opposer à notre indépendance est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.

Ainsi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le Congo nouveau, notre chère République que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous
demande de m’aider de toutes vos forces.
Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger. Je demande à la minorité parlementaire d’aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques.

Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise.

Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays.

L’Indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre Indépendance complète et souveraine.

Notre gouvernement, fort, national, populaire sera le salut de ce peuple.

Hommage aux combattants de la liberté nationale !

Vive l’indépendance et l’Unité Africaine !

Vive le Congo indépendant et souverain !

Patrice Emery Lumumba, Premier Ministre

[Specials] “Independance Cha Cha”

30 Juin 1960. 30 Juin 2013. 53 ans d’Indépendance. Bonne fête d’indépendance à tous les Congolais et à toute la diaspora congolaise répartie dans le monde entier, France, Belgique, Angleterre, Inde, Chine, Japon, USA, Allemagne, Russie, etc…

Happy Independance Day to all Congolese people around the world!

Title: Indépendance Cha Cha
Artist: African Jazz
Lyrics: Roger Izeidi
Year: 1960

Indépendance Cha-cha tozuwi ye! (Kikongo)
Oh Kimpwanza cha-cha tubakidi (Tshiluba)
Oh Table Ronde cha-cha ba gagner oh! (Lingala)
Oh Lipanda cha-cha tozuwi ye!

Independance Cha-cha to zuwi ye !
Oh Kimpwanza cha-cha tubakidi
Oh Table Ronde cha-cha ba gagner oh!
Oh Lipanda cha-cha tozuwi ye!

ASORECO na ABAKO
Bayokani Moto moko
Na CONAKAT na CARTEL
Balingani na FRONT COMMUN

Bolikango, Kasavubu
Mpe Lumumba na Kalonji
Bolya, Tshombe, Kamitatu
Oh Essandja, Mbuta Kanza.

Independance Cha-cha tozuwi ye!
Oh Kimpwanza cha-cha tubakidi
Oh Table Ronde cha-cha ba gagner oh!
Oh Lipanda cha-cha tozuwi ye!

Na MNC, na UGECO
ABAZI, na PDC
Na PCA, na African Jazz
na Table Ronde mpe ba gagner!

Independance Cha-cha tozuwi ye !
Oh Kimpwanza cha-cha tubakidi
Oh Table Ronde cha-cha ba gagner oh!
Oh Lipanda cha-cha tozuwi ye!

Translation
Independance (cha-cha) was declared
Freedom (cha-cha), we’ve conquered
At the Round Table****, they won
Oh Liberty (cha-cha) we’ve conquered!

ASORECO** and ABAKO**
United as one
CONAKAT** and CARTEL**
had joined the FRONT COMMUN**.
Bolikango*, Kasavubu*, Lumumba* and Kalonji*
Bolya*, Tshombe*, Kamitatu*
oh Essandja* and Elder Kanza*.

  1. The MNC**, the UGECO**
    ABAZI** and PDC**
    The PCA** and African Jazz Band***
    were all victorious at the Round Table!

flag of Democratic Republic of Congo (3)

*Patrice Lumumba was the first prime minister of the independent Congo (assassinated in January 1961) and Joseph Kasavubu was the first President of the Congo. Jean Bolikango, Paul Bolya, Moïse Tshombe, Albert Kalonji, Cleophas Kamitatu, Essandja and Mbuta Daniel Kanza were leaders of political and/or separatist congolese movements.

**Congolese political parties

***African Jazz Band was commissioned to write this song. Joseph Kabasele aka Grand Kalle unite his own musicians of African Jazz (Roger Izeidi, Petit Pierre, Déchaud Mwamba, Dr Nico) and invite OK Jazz musicians (Vicky Longomba et Brazzos), the 2 most popular groups of the moment, to write this song. The song will be first sang on the official day of independence, June 30th, 1960.

****The Round Table took place in Brussels’ Hotel Plazza from January 20th to February 20th and from April 26th to May 26th of year 1960.

Vocabulary

budììkadidi: indépendance / independence
cisùmbu: parti / parti
cisùmbu cya cìdììdì: parti politique / political party
cisùmbu nkààyà: parti unique
musambu: chanson / song
mèèsà: table
mèèsà a cijèngù: table ronde / round table